VISITE AUX VILLAS GALLO-ROMAINES DE PLASSAC

Monsieur Jacques DUBOURG, Président de l'association des Amis du Vieux Plassac, en ce lundi 19 octobre 2009, nous reçois aux portes du Musée de ce village. Le sourire aux lèvres, un oeil pénétrant de perpétuel chercheur, il nous invite à découvrir en sa compagnie les trésors archéologiques entreposés avec beaucoup de soins dans les vitrines et sur les murs du musée.

Ancien profes-seur de géo-graphie et d'his-toire, l'archéologie, pour lui, coule de source. Il a ça dans le sang! C'est sa passiol qu'il veut partager avec tous les amants des vieilles pierres et de l'Histoire avec un "H" majuscule. Aujourd'hui à la retraite, il peut satisfaire sa naturelle curiosité pour nos ancêtres et découvrir ainsi nos racines et le mode vie qu'ils avaient jadis.

Il est aidé dans sa tâche par quatre charmantes animatrices qui montrent aux visiteurs les 1001 secrets que dévoilent les découvertes du site archéologique, actuellement l'un des plus important de France.

C'est ainsi que j'apprends que PLASSAC procèderait probablement du nom de famille du riche propriétaire de la première villa, située sur l'estuaire de la Gironde, a quelques kilomètres au sud de Blaye. Blacciacum, le nom antique de Plassac, proviendrait directement de BLACCIUS ou BLATTIUS, qui serait italien.

Le lecteur, certainement s'étonnera de lire "la première villa". En effet, il faut qu'il sache, qu'au même endroit ont été trouvé des traces de trois villas succesives, construites l'une sur l'autre.

La première villa, qui date du 1er siècle après J. C. (Ci-contre) a été érigée sous le règne de Tibère, dans le cadre de l'important mouvement d'installation de domaines agricoles en Bordelais, qui marque le début d'une prospérité économique d'environ 2 siècles. A cette époque, l'Aquitaine est alors une terre de blé. On ignore encore la vigne, jusqu'en 60/70 après J. C.


C'est donc aux environs de 20 ou 30 ans après J. C. que Blattius fait construire la première villa. Le talentueux architecte propose à Blattius de construire sa luxueuse demeure sur le dernier ressaut du versant de la colline qui descend doucement vers l'estuaire, comme c'est alors la mode en Italie. Cette "villa maritime" est construite face au plan d'eau pour profiter au mieux du paysage.


Pour ce faire, l'architecte aménage une vaste terrasse artificielle. Le plan est copié des "villas-maritimes d'Italie méridionale


Il est à noter la découverte sur une épaisse couche d'enduit, dont la dernière, la plus fine portait un décor peint. Peintures qui furent restaurées par le laboratoire du C.N.R.S. de Soissons;, sous la direction de Mme. A. BARBET et qui ont été étudiées par Mme. M.O. SAVARIT. Cette découverte constitue une des plus importantes collections de peintures romaines de France.

Elles sont du IIIe style pompeïn (20-40 après J. C.) , il s'agit d'un vaste décor à fond noir divisé en trois niveaux, le niveau central, le plus important, étant lui même partagé en grands panneaux décorés en leur centre de motifs volants.


Ces peintures sont bien entendu un indice utile aussi pour dater la première construction, mais on utilise aussi les tessons d'amphores qui montrent qu'au début l'ont faisait venir du vin da Catalogne ou du Languedoc.


Par contre, a partir de 60-70, l'apparition d'amphores bordelaises prouve la naissance du vignoble de notre région.


On a trouvé également des tuiles marquées "Merula" et "restitutus" et surtout un grand nombre de céramique.


La première villa a disparu, pour des raisons que nous ignorons, vers la fin du premier Siècle.

                                            

                                                                                                                                                                                   (A suivre...)